The temple of Doom

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Adrénalîn, Kerzélane et Ularyk se retrouvèrent à Baile-Atha-Cliath, pour les cours de rattrapage promis (imposés ?) par Dûrwaith. Aspirîn, guerrier de Londrina les rejoignit.

Ils furent formés dans une annexe de l'Ecole de Magie située dans "la Tour des Nuages". Cette tour devait son nom au fait que de ses petites fenêtres, on réalisait qu'elle émergeait d'une mer de nuages. Le plus étrange, était que l'on ne trouvait aucune tour à Baile-Atha-Cliath...

Au cours de trois semaines intensives de formation, on leur raconta l'histoire du monde, de ses peuples, sa mythologie et ses mythes, sa chronologie et les grands conflits qui l'avaient ponctuée, ce qu'était la magie de l'essence (des magiciens), par opposition à la magie divine (celle des prêtres), quelques éléments de la langue initialement parlée sur tout le continent. Et, enfin, on leur parla beaucoup de Vitnoz, qui fut une sorte de fil conducteur tout au long de cette période.

En plus des différents intervenants qui se succédaient pour leur enseigner tout cela, ils furent accompagnés par un Mentor de l'Ecole de Magie, Alphard, qui les guida également dans la ville pour y faire quelques emplettes.

Dès qu'ils lui furent présentés, Kerzélane se décida à interroger Alphard :

- Dites-moi Alphard, il y a quelque chose qui me tracasse depuis que nous sommes ici et j'aimerai avoir votre avis à ce propos. En effet, je crois avoir remarqué qu'en cet endroit, l'énergie magique est plus intense. Ai-je tort ?
- Certes non. Votre impression est bonne : c'est bien en Azurie que se trouve le maximum d'énergie magique du pays !

Lors de leurs promenades dans la cité, ils découvrirent une armurerie à l'aspect étrange : l'accès se faisait par une petite cour sur l'arrière du bâtiment. Cependant, force fut de constater que le matériel proposé était d'une excellente facture. C'est ainsi qu'Ularyk s'offrit une épée mate et Aspirîn un marteau de guerre amélioré. A l'étage, un petit vieux à bésicles les accueillit dans ce qui ressemblait à un laboratoire. Il leur proposa des accessoires magiques tels que des anneaux de résistance au feu, au froid et de respiration aquatique pouvant être utilisés simultanément, ou encore une boucle d'oreille de protection magique.

Après des tractations difficiles, Dûrwaith accepta de participer au frais de chacun et d'aider intégralement Ularyk à se ré-équiper. C'est ainsi qu'Adrénalîn acquit une amulette de soins 2 Cure Serious par jour et Aspirîn une sorte de chaussette fourre-tout d'une contenance extra-ordinaire (voire extra-dimensionnelle).

Après ces trois semaines hors du temps, le groupe retrouve Dûrwaith à Piras. Celui-ci était beaucoup plus serein que lors de leur dernière rencontre. Il demanda au groupe :

- Alors cette formation a-t-elle été bénéfique ?
- Certainement ! répondit Kerzélane, Voici, en résumé, ce que nous en tirons : Vitnoz, après avoir été envoyé en enkystement spatial lointain, a fini, probablement aidé par le clergé d'Arkhytas, par se libérer et revenir sur notre plan. Le grand cataclysme de novembre 1523 en est le sinistre symptôme. Ce clergé, dont les bases sont situées dans l'Empire Wahringen, est apparemment en train de propager ses idées sur le reste du continent par le biais de petits groupes occultes.
- Excellent ! Et maintenant j'aimerai que vous me racontiez à nouveau votre rencontre avec Vitnoz à la lumière de vos nouvelles connaissances.

C'est ainsi qu'ils contèrent au Magicien le détail de leur rencontre avec Vitnoz et de ce qu'ils avaient vu dans cet inquiétant avenir, sans oublier de lui parler du sceptre.

Quand ils eurent terminé, Dûrwaith reprit la parole :

- Bien. J'ai quelques vérifications à faire au sujet de ce sceptre, mais je crois savoir de quoi il s'agit.

Le lendemain, ils retrouvèrent le mage dans un état de grande fatigue.

- C'est bien ce que je pensais, il s'agit du sceptre de Belkahem, leur dit-il. Et de préciser : une relique anté-magienne.

Après la formation que le groupe venait de suivre, cette information prenait toute sa signification. Il s'agissait réellement d'un objet de grande valeur, et de grande puissance, même si cette puissance n'était probablement pas maîtrisable, même par un mage de très haut rang.

Dûrwaith repris :

- Il est fait mention de la présence d'une gemme en haut du sceptre. Enfin, il semblerait que Kaldbäkkin l'ai eu entre les mains.

Adrénalîn s'empressa de renseigner ses camarades humains :

- Kaldbäkkin était un grand mage nain du Second Age et il fut le 205ème grand maître du Conseil du Hérisson.
- Tu nous l'a déjà rappelé à chacun des cours que nous avons suivi sur l'histoire de la magie et des grands magiciens, Adrenalîn !, Si on n'en a retenu un, ne t'inquiètes pas, c'est bien celui-là… lui répondit Ularyk, avant d'être repris à son tour par Dûrwaith
- Il y en a aussi quelques autres qui méritent que vous les connaissiez...

Les aventuriers décidèrent alors de se rendre à Londrina, dans l'espoir d'y trouver plus d'informations. Le lendemain, ils quittent Piras à cheval.

Après dix jours de chevauchée, alors qu'ils n'étaient plus à deux ou trois jours de la cité naine, le campement du soir avait été établi, en pleine montagne. Pendant son tour de garde nocturne, Adrénalîn entendit un bruit de cailloux qui roulent et il aperçut un petit groupe de trolls qui s'approchaient du campement.

"Alerte !", hurla-t-il avant d'avancer dans leur direction.

Il s'efforça d'attirer leur attention, tout en se décalant pour éviter de se retrouver dans la ligne de tir. Arrivé au corps à corps, profitant de l'expérience acquise avec les Rùhwölfs lors d'affrontements avec ce genre de créature, il assénât rapidement deux coups mortels à son adversaire direct. Aspirîn s'était lui aussi approché en étant invisible et il se débarrassa d'un autre troll après plusieurs échanges de coups. Kerzélane quant à lui bombardait une autre créature de javelots de feu et autre Magic Missiles, avec un résulat fatal. Les deux nains affrontèrent alors les deux trolls restant, dont ils finirent par se débarrasser.

- Z'ont toujours pas compris qu'ils devraient rayer les nains de leur menu ces trolls ! lança Aspirîn à Adrénalîn.
- Mouais, à mon avis, le problème c'est qu'ils savent pas le lire ce menu… lui répondit ce dernier, avant de d'éclater de rire.

Deux jours plus tard, arrivé à Londrina, le groupe fut logé à l'auberge du Troll Peureux, située dans le quartier des Rùhwölfs. Adrénalîn rendit visite à son père dans la journée.

Le lendemain matin, Ularyk et Aspirîn se retrouvèrent à l'auberge.

- J'ai été plutôt inexistant lors de notre rencontre avec les trolls l'autre nuit… déclara Rubis Je crois que j'ai oublié de prendre un arc lorsque je me suis ré-équipé
- Ecoutes, mon pote, si tu veux, je t'en procure un. A une toute petite condition.
- Laquelle ?
- Oh, une broutille, vraiment…
- C'est à dire ?
- Eh bien, voilà : cela me ferait très plaisir que tu trinques avec moi !
- Quoi ! C'est tout ? Pas de problème !
- Super ! Patron, amenez-moi deux pétrifiants, dont un junior !
- Gloups ! Tu es sur ? J'ai entendu dire que c'était une boisson plutôt forte…
- T'inquiètes : je t'ai commandé un junior. Avec ça, tu ne risques rien !

Un serveur amena deux chopes sur la table et sans hésiter déposa celle dont le contenu semblait le plus pâle et le plus fluide devant Ularyk, en annonçant :

- Et un junior, un !

Le silence s'était fait dans la salle et tout le monde semblait dans l'expectative. Hésitant le nez au-dessus de sa chope, Ularyk trempa les lèvres dans le liquide. Il changea de couleurs (de belles couleurs au demeurant !), se raidit violemment, avant de tomber à la renverse. Ce qui eut pour effet de déclencher une hilarité générale dans l'auberge. Après quelques minutes, Kerzélane lui jeta un saut d'eau pour le réveiller.

Pendant ce temps, Adrénalîn était allé demander audience auprès de la princesse Osturïm, commandant en chef de la quatrième armée (les Rùhwölfs). Lorsqu'il fut introduit dans la salle de l'état major, elle l'accueillit ainsi :

- Eh bien, capitaine Adrénalîn, cela faisait un moment que l'on ne vous avait vu parmi nous ! Avez-vous décidé de reprendre un service actif ?
- Mes hommages, votre Altesse ! répondit le guerrier, je suis désolé de devoir vous demander de prolonger encore quelques temps ma permission exceptionnelle. En effet, j'ai été entraîné dans une série d'aventures qui ne semble pas devoir s'arrêter de si tôt et qui a un impact primordial sur l'avenir de notre nation, voire du continent !
- Voilà qui me semble bien grave !, s'écria la princesse, Dites-m'en plus…

Adrénalîn raconta alors en résumé ses aventures depuis son départ de Londrina chez Dûrwaith, puis détailla ce qu'il s'était passé lors de la projection dans le futur de leur petit groupe. Enfin, il conclut par :

- Quant au sceptre de Belkahem, Maître Dûrwaith à découvert que Kaldbäkkin l'avait eu entre les mains. C'est pourquoi nous sommes venus ici en quête d'informations.
- Fort bien ! dit la princesse. Toutes les archives que nous avons sur ce grand maître seront mises à votre disposition. Je les ferai transférer ce jour hors de l'île pour que vos compagnons humains puissent y accéder.

Quelques heures plus tard, le groupe à nouveau réuni à l'auberge vit arriver un chariot à bras sous l'escorte d'une dizaine de nains d'armes et sous la surveillance de Secretîn, le préposé Rùhwölfs aux Archives Royales. Une petite salle de l'auberge fut promptement réquisitionnée, sous la protection de sentinelles à la porte et aux fenêtres.

Les compagnons se mirent alors à parcourir parchemins et grimoires à la recherche d'un indice. Après quelques temps, Kerzélane découvrit un dessin du sceptre dans un document écrit en nain ancien.

Après déchiffrement du document, il en tira une information supplémentaire :

L'antique relique repose dans l'ultime demeure du Maître des Mécanismes.

- Oh non, pas lui ! Pas Brytsäkker ! , s'exclama Adrénalîn en repensant à leurs aventures dans les catacombes de Karna et aux pièges qu'ils y avaient rencontrés.

Après que les archives concernant cet ingénieur soient venues s'ajouter à celles sur Kaldbäkkin, les recherchent reprirent. Cette fois, ce fut Adrénalîn qui découvrit la phrase suivante sur un parchemin :

Que ceux qui tentent de violer mon sommeil ne s'attendent à rien d'autre qu'à trouver le leur !

Ils ne découvrirent pas plus d'informations intéressantes sur la tombe de Brytsäkker que cette mise en garde.

Le lendemain, Adrénalîn demanda une réunion des chefs des Guildes dans l'espoir qu'ils puissent apporter des idées. A part des incitations à la prudence, voire à renoncer, il n'en obtint rien. Il pria aussi la princesse de prévoir une garde armée imposante qui attendrait à la sortie du tombeau en cas de réussite de la mission, afin de protéger le sceptre.

Dans le même temps, le reste du groupe, sous l'impulsion d'Aspirîn préparait le matériel d'exploration.

La nuit qui suivit, Ularyk fit des cauchemars douloureux, peut-être dus à la perspective de se retrouver face à des mécanismes du même concepteur que ceux du couloir piégé des catacombes de Karna.

Au lever du jour où l'exploration allait commencer, Adrénalîn et Aspirîn se rendirent à l'office pour se recueillir. Le prêtre de Dâerken qui était au courant de leur mission leur remis quatre gourdes contenant de l'eau du Reazhäre, aux propriétés régénérantes.

Lorsque enfin le groupe se rendit au tombeau de Brytsäkker, ce fut accompagné par la princesse Osturïm et une cinquantaine de gardes d'élite (soit la moitié de la garde royale). Les aventuriers emmenaient tout le matériel qu'ils avaient préparé (cordes, sacs de sable, tubes métalliques,…) dans un petit chariot.

Une fois franchies les lourdes portes, ils se retrouvèrent dans une pièce nonagonale : huit absides et la porte d'entrée en formaient les côtés. Au sol, les dalles dessinaient 10 disques concentriques alternativement noir et blanc, l'extérieur de la tranche correspondant à un coté. Chacune des huit absides contenait une statue de guerrier nain en armes.

- Mon familier détecte de la magie sur le pourtour de la salle et sur les statues, dit Kerzélane.

Adrénalîn se dirigea alors vers la statue la plus proche sur sa droite. Alors qu'il essayait de planter un piton dans le ciment sous celle-ci, une voix retentit :

Hail Brytsäkker Tothaus ! J'espère que vous avez de bonnes raisons pour pénétrer ici…

Que la porte soit refermée de l'extérieur !

Ordre fut alors donné de refermer les portes et le groupe se retrouva enfermé dans cette salle. Une lumière diffuse apparût alors. Alors qu'Adrénalîn touchait une statue, il reçut une petite décharge électrique.

Après avoir constaté que les armes des sculptures étaient réelles, les compagnons se dirent qu'elles étaient la solution de l'énigme. Aspirîn attrapa alors un marteau de guerre ce qui fit jaillir un petit éclair qui le toucha. Adrénalîn saisit ensuite une hache à deux mains par la lame et lorsqu'il la tira, il entendit un déclic. A ce moment, le dallage en cercles concentriques commença à se séparer en neuf quartiers qui se rétractaient dans les murs, les statues reculèrent dans leurs alcôves et une vitre tomba devant chacune d'elles.

"Ça y'est, les ennuis commencent ! ", se dit Adrénalîn, puis il sauta au plus près du mur et se concentra sur son don de Feather Fall pour ralentir sa chute.

Ularyk attacha précipitamment une corde à l'extrémité d'une tranche et s'y accrocha. Kerzélane lança un sort faisant apparaître une corde dans le vide. Et Aspirîn se mit à léviter grâce à ses bottes magiques. Quant au chariot, dans la mesure où il avait été placé au centre de la pièce, il fut le premier à chuter.

Ularyk, toujours accroché à sa corde, se rapprochait du mur en même temps que sa tranche y pénétrait. Son regard se dirigea vers le haut et il vit que la voûte de la salle commençait à descendre.

- J'aime pas ça ! Oh que j'aime pas ça !, marmonnait-il les dents serrées. Son monologue se transforma soudainement en un cri :j'aime pas çaAAAAAHHHHHH !", lorsque le nœud de sa corde glissa et qu'il chuta
- J'ARRIVE !cria Adrénalîn en le voyant passer, avant de se jeter à sa suite.

Arrivé en bas, Aspirîn essaya de se mettre debout, mais s'aperçut bien vite que l'espèce d'entonnoir dans lequel il se trouvait était une vraie patinoire. Il glissa et commença à dévaler la pente, suivit de près par Kerzélane. Au bout d'un long moment, la pente devint plus faible et la surface du sol plus granuleuse, puis finalement sableuse. Soudain, il vit Adrénalîn pousser violemment Ularyk, qui se trouvait sur sa trajectoire, contre le mur. Il leva alors les bras dans l'espoir d'être attrapé au passage, mais le grand guerrier n'en eut pas le temps. Aspirîn finit donc sa course tant bien que mal dans les débris du chariot. Une fois relevé, il s'empressa d'enlever les planches du chariot. Adrénalîn mettait des sacs de sable dans l'espoir de ralentir Kerzélane lors de son arrivée. Lorsque le mage apparut, Aspirîn ne réussit pas à l'attraper et il défonça les sacs. Ensuite, le Rùhwölfs le saisit au vol.

Adrénalîn, Aspirîn et Kerzélane entreprirent de récupérer tout ce qui était encore utilisable dans les débris du chariot et de son chargement. Pendant ce temps, Ularyk explorait professionnellement le tunnel en cul de sac dans lequel ils se trouvaient. Il finit par trouver une aspérité dans le mur du fond qui lui semblait être un mécanisme d'ouverture. Lorsque le groupe fut prêt, tout le monde se mit à deux mètres de ce mur et Ularyk appuya sur l'aspérité avec une perche.

Un pan de mur glissa et une ouverture apparut à environ 1m60 du sol. Derrière, on pouvait apercevoir un couloir au sol couvert de grandes dalles d'environ deux mètres sur deux mètres. Adrénalîn souleva un sac de sable et le déposa sur la première dalle. Puis il commença à le pousser à l'aide d'une perche. Le sac arriva jusqu'à la deuxième dalle sans encombre. Aspirîn grimpa alors dans le couloir. Lorsqu'il arriva sur la deuxième dalle, une partie du plafond se rabattit en pivotant vers l'entrée, lui frôlant le dos. Adrénalîn qui se tenait à l'ouverture eut juste le temps de se jeter en arrière. Au même instant, quatre javelots métalliques jaillissaient à l'horizontale des murs latéraux, l'un d'entre eux ricochant sur l'armure d'Aspirîn.

Fort heureusement, le plafond qui venait de basculer n'atteignait pas le sol et le groupe put passer et se positionner sur la première dalle. Il fut décidé de déplacer deux sacs de sable puisqu'un seul ne semblait pas représenter un poids suffisant pour déclencher les mécanismes.

Aspirîn et Ularyk continuèrent à avancer avec précaution, suivis d'Adrénalîn et de Kerzélane. Au moment où les deux éclaireurs accroupis posaient le premier sac sur la sixième dalle, les deux dalles suivantes s'effondrèrent, et la quatrième remonta soudainement pour venir s'écraser contre le plafond, séparant le couloir en deux par un mur. De ce mur, surgirent violemment quatre longues pointes métalliques qui sifflèrent au-dessus des têtes du nain et du voleur.

Adrénalîn et Kerzélane se retrouvèrent bloqués par un mur de pierre. Le nain s'en approcha, apposa ses mains et faisant appel à son don de maîtrise de la pierre créa un passage pour rejoindre Aspirîn et Ularyk. En regardant la zone où les dalles s'étaient effondrées, les aventuriers découvrirent que de la lave coulait en dessous.

Adrénalîn jeta deux sacs vers la dalle qui suivait ce trou. Lorsque le premier arriva au sol, le couloir se referma partiellement au niveau de la dalle suivante, ne laissant plus qu'une fenêtre à mi-hauteur, permettant le passage d'un homme. Malheureusement, le second sac fut lancé fut trop court, et tomba dans le gouffre sans fond...

- Aille ! Nous sommes à court de sacs…, s'exclama Ularyk.
- De toute façon, il y en a ras la chope !s'écria Aspirîn. Allez hop ! On change de méthode…

Ayant dit cela, il se mit à léviter. Adrénalîn planta deux pitons dans le mur, y attacha deux cordes, arrima Aspirîn à l'une et s'arrima à l'autre. Au fond du couloir, les aventuriers pouvaient maintenant apercevoir une porte. A ce moment, un carreau d'arbalète arrivant de cette direction traversa la fenêtre, manquant de peu Kerzélane.

- Houla ..., dit Ularyk, Ça se complique !
- Rien du tout, on continue comme ça !s'écria Aspirîn, un poil énervé, je passe devant, tu me rejoins, je t'emmène jusqu'au fond du couloir, et on sort de là !

Un second carreau partit. Aspirîn passa à travers la petite fenêtre et protégea l'arrivée d'Ularyk à l'aide d'un petit bouclier de corps à corps, au cas où un troisième carreau serait tiré. Une fois le voleur passé, il le prit dans les bras, puis après une poussée sur le mur, il flotta jusqu'à la porte, évitant une arbalète suspendue au plafond, dotée d'un système de réarmement de carreaux.

Adrénalîn les arrêta devant la porte grâce à la corde.

Ularyk examina la serrure et se rendit compte qu'elle était piégée. Il la crocheta alors avec une délicatesse extrême. Ensuite il poussa un peu la porte.

A peine celle-ci s'était-elle entrouverte que les dalles qui avaient chu remontèrent, celle qui s'était soulevée redescendit, et la fenêtre derrière laquelle attendaient Kerzélane et Aspirîn disparu, le couloir reprenant sa largeur et sa hauteur initiale.

Chose étrange, les sacs qui se trouvaient sur la dalle qui avait jailli vers le plafond avaient disparu.

Aspirîn transporta chacun à son tour en lévitation jusqu'à cette porte. Adrénalîn dut enlever son armure pour son voyage (elle fut emmenée ensuite).

Passé la porte, ils avancèrent dans un couloir. Lorsqu'ils passèrent un premier coude à droite, la porte se referma et un mur coulissa devant elle en faisant un bruit ressemblant à : "click, pfuhh". Lorsqu'ils franchirent le coude suivant, à gauche, un mur referma le passage derrière eux à la hauteur du tournant précédent, toujours avec ce son de "click, pfuhh".

Le groupe progressa ainsi dans une sorte de labyrinthe à murs mobiles. Au bout d'un temps qui leur parut long, ils arrivèrent devant une grande porte double.

- Ah, voilà du travail pour moi !, dit Ularyk en s'agenouillant devant la serrure.

Il sortit à nouveau ses outils de crochetage et se mit au travail. Le reste du groupe préféra s'éloigner un peu…

- ZUT ET RE-ZUT !!, s'écria-t-il alors qu'il venait de coincer un outil dans la serrure.

C'est alors que se fit entendre un grincement sinistre et qu'il vit les lourdes portes commencer à basculer et tomber vers lui. Fort heureusement, il eut le temps de bondir vers l'arrière, puis de se mettre (tout juste) hors de portée à la suite d'une série de flip-flops.

Les aventuriers s'avancèrent jusqu'au seuil de la pièce, en marchant sur les portes. Il découvrirent une salle carrée d'environ dix mètres sur dix et, au milieu, une petite plate-forme rectangulaire suspendue au plafond par quatre montants, un à chaque coin. Sur cette dernière était posé un petit coffre. Enfin, au sol était dessiné un cercle centré sur le milieu de la pièce, d'environ six mètres de diamètre.

- Je m'occupe du coffre, déclara Aspirîn en saisissant son arbalète et en sortant un carreau dont la pointe avait une forme de harpon.

Il attacha une corde à l'autre extrémité du carreau et tira … dans le mur opposé !!

- Extra !, s'exclama Adrénalîn, Rater un coffre à six mètres à l'arbalète : tu as du prendre des leçons auprès d'un orc paraplégique …

Aspirîn lui jeta un regard noir puis essaya à nouveau … avec le même résultat !! Ce qui fit dire à Adrénalîn :

- Hum, tu devrais peut-être passer ton arbalète à Rubis, ça devrait pas être pire…
- … (soupir d'Ularyk)

La troisième tentative fut la bonne et le harpon se planta fortement dans le coffre. Aspirîn s'empressa de se tourner vers Adrénalîn, attendant ses commentaires. Ce dernier se contenta de prendre un air innocent et de lever les mains devant lui.

Les deux guerriers nains saisirent alors la corde et dans un effort concerté tirèrent violemment. Mais le coffre ne bougea pas d'un pouce.

- Bon, je t'enlève ?, dit Aspirîn à Ularyk avec un clin d'œil.

Il transporta donc le voleur par lévitation jusqu'à la plaque. Ce dernier s'installa tant bien que mal et commença à étudier le coffre. Il découvrit ainsi qu'il était constitué d'un coffrage métallique recouvert d'une épaisse couche de bois. Enfin, une plaque métallique se trouvait derrière le trou de la serrure.

- Je ne peux rien faire tant que la serrure est protégée par cette plaque…, dit Ularyk.
- Peut-être faut-il que nous rentrions tous dans la salle, comme dans la première pièce ? proposa Kerzélane.

En effet, dès que le tout le groupe se retrouva à l'intérieur du cercle dessiné au sol, les portes d'entrée remontèrent instantanément et la serrure devint accessible. Ularyk crocheta la serrure et ouvrit le coffre. A l'intérieur se trouvait une sorte de clef plate, la tête percée d'un trou carré. De cette dernière partait vers la gauche une tige métallique décrivant un chemin en zigzag qui se finissait sur la droite.

A peine Ularyk se fut-il saisit de la clef que la plaque qui supportait le coffre se mit à monter vers le plafond. Le sol se sépara en quatre tranches, selon les diagonales, qui commencèrent à s'enfoncer dans les murs.

"C'est reparti", se dit Adrénalîn qui s'empressa d'attraper le voleur avant de sauter. Ils glissèrent cette fois sur un véritable toboggan. Au bout d'un long moment, après de nombreux virages serrés, bosses, creux et autres spirales, ils débouchèrent au-dessus d'une piscine. Adrénalîn fut obligé de lâcher Ularyk pour pouvoir décrocher son armure en vitesse à l'aide des modifications adéquates apportées par les gnômes. Puis il cessa de ralentir sa chute et sauta dans l'eau. Une grille remonta alors sur un coté de la piscine et deux crocodiles apparurent.

Le guerrier nain commença à nager vers le bord, poursuivi par l'un d'eux. Pendant ce temps, Ularyk, qui ne savait pas nager, s'était mis à faire la planche. Il se rendit invisible, mais le deuxième saurien se dirigea malgré tout vers lui. Il eut le temps de s'apercevoir qu'il était métallique avant de devoir l'affronter. Lorsqu'il eut atteint la berge, Adrénalin se saisit de ses épées et commença à frapper son adversaire.

"Par Dâerken, si je pouvais marcher sur l'eau j'irais aider Ularyk !", se dit le nain en voyant son ami en grande difficulté.

A ce moment, il sentit comme un sursaut d'acquiescement provenant de l'épée qu'il avait trouvée dans les catacombes de Karna. N'osant à peine y croire, mais poussé par le désir d'aider le voleur, il s'avança et put effectivement progresser sur l'eau. Il s'élança alors, saisit Ularyk et le ramena vers la berge. Une fois sur la terre ferme, les deux compagnons purent se débarrasser des deux sauriens à coups d'épée.

- Je me demande où sont passé les autres ?, dit Adrénalîn.
- Il me semble que nous avons passé un embranchement dans le toboggan, juste avant l'arrivée à la piscine répondit Ularyk, sans doute ont-ils pris l'autre chemin.

Adrénalîn plongea pour récupérer son armure, puis s'en ré-équipa.

Ils se trouvaient dans une immense salle rectangulaire dont la piscine formait l'un des petits cotés. Ils ne pouvaient en voir l'autre l'extrémité.

En s'éloignant de la piscine d'une vingtaine de mètres, ils découvrirent une statue de nain, centrée dans la largeur de la salle. Sur sa base était inscrit :

C'est par la perspicacité que l'on accède à la richesse.

Cette citation comportait un point en trop et lorsqu'Ularyk appuya dessus, le socle pivota légèrement, découvrant une cache. Adrénalîn finit de pousser la statue et un passage circulaire de deux mètres de diamètre apparut. Le voleur attacha une corde fournie par le nain et commença à descendre. Environ cinq mètres plus loin se trouvait une niche contenant une statue de nain en armure de parade. Encore cinq mètres et il découvrit à nouveau une niche, de l'autre coté du puits, contenant la même statue, en plus travaillé. Enfin, cinq autres mètres plus bas il y avait un tas de gemmes et de pièces d'or. Ularyk aperçut aussi une trappe dont il ne put comprendre l'utilité. Il remonta un peu, puis décida de se saisir du nain le plus bas. A peine l'eut-il touché que sa corde fut coupée au-dessus de lui, le trésor s'évanouit ainsi que les statues. Il chuta alors et passa dans la trappe qui s'était ouverte. Il glissa dans un boyau en pente long de trois mètres, avant d'atterrir brutalement dans une petite pièce aux murs hauts de quatre mètres.

Adrénalîn qui avait entendu le bruit de chute descendit à son tour à la corde. Après dix mètres, celle-ci était sectionnée. Le nain continua à descendre en plantant des pitons dans la paroi. Les deux compagnons remontèrent ensuite par le même chemin.

Continuant vers l'autre extrémité de la salle, les amis arrivèrent à la limite d'une zone pavée de très grandes dalles noires et blanches, ressemblant ainsi à un échiquier géant.

- Bon, Aspirîn n'est pas là pour jouer les transporteurs et il est hors de question de s'aventurer la-dessus déclara Adrénalîn, cette fois on la joue à ma façon !

Il s'agenouilla alors un peu avant la limite de cet échiquier et posa les mains au sol. Puis il se concentra et un pilier rocheux sembla pousser devant lui. Cet appendice s'incurva et tout en continuant à grandir, il commença à traverser l'échiquier. Arrivé à la hauteur du début de la seconde dalle, cette avancée rocheuse vint se poser, pour former la première arche du pont qu'était en train de générer le guerrier nain. La poussée rocheuse repris alors et une deuxième arche se forma qui vint se poser sur la fin de la troisième dalle. Dès lors que le contact avec le sol eut lieu, un énorme bloc de pierre se détacha du plafond et vint écraser la deuxième arche. La génération du pont se poursuivit malgré cela et une troisième arche vint terminer l'ouvrage. Pendant ce temps, Ularyk avait réussi à récupérer péniblement cinq pitons dans le puits piégé.

Les deux aventuriers empruntèrent le pont et arrivèrent enfin à l'autre bout de la salle. Au centre d'une grande surface rectangulaire se trouvait un autel sur lequel reposait un coffre. A chaque coin de cette partie de la salle, se tenait une statue de nain représentant la Colère, le Doute, l'Ivresse ou enfin la Joie. Fidèle à ses convictions, Ularyk se dirigea vers l'autel et commença à examiner la serrure du coffre. N'ayant détecté aucun piège, il commença à crocheter la serrure.

- OUILLE ! s'écria-t-il après avoir été piqué à la main gauche.

Puis il s'immobilisa et repris :

- Bon sang ! Je ne vois plus rien ! Il n'y a plus de lumière ?
- Ben si !?, répliqua Adrénalîn
- Oh non, JE SUIS AVEUGLE !!!! Et en plus mon bras commence à s'engourdir…

Adrénalîn sortit la gourde d'eau du Reazhäre du sac d'Ularyk et lui en fit boire un peu. Après quelques minutes le voleur sentit revenir les sensations dans son bras. Le nain essaya de lui nettoyer les yeux avec de l'eau de la gourde, espérant lui rendre ainsi la vue, mais ce fut sans effet.

Adrénalîn se saisit du coffre et le secoua, ce qui produisit un son métallique. Après l'avoir reposé, il se mit à chercher un passage dérobé sur les murs. Il en découvrit un derrière la statue du nain représentant l'Ivresse. En examinant cette sculpture, il remarqua que sa boucle de ceinture était extrêmement bien travaillée alors qu ‘elle était cachée sous la barbe du nain.

Il enfonça le centre de la boucle et un pan de mur se recula en faisant un “click, pfuhh” caractéristique. Derrière, se trouvait une petite pièce avec un haut siège en pierre sculptée, sur le mur opposé. Une tête de Troll des Montagnes en pierre avec un anneau métallique dans les narines ornait le mur à proximité. Adrénalîn entra et posa Ularyk sur le siège. Il tira ensuite sur l'anneau. A ce moment, le pan de mur se referma et le siège pivota dans le mur, emportant Ularyk, et un autre siège apparut dans lequel était assis Aspirîn.

- Hé, Adrénalîn ! Je suis content de te revoir ! Et Rubis ?, dit Aspirîn.
- T'inquiètes, je pense qu'il doit être avec Kerz maintenant..., répondit Adrénalîn.

Connaissant maintenant le mécanisme, les aventuriers se réunirent dans la petite pièce. Au bout de quelques minutes, Ularyk retrouva l'usage de la vue.

- Alors que vous est-il arrivé ?, demanda Adrénalîn.
- Eh bien, on glisse dans le goulet comme vous. C'est moi le dernier à descendre et je vois que vous n'avez pas pris le même chemin, commença Aspirîn. J'entends un plouf, puis j'arrive au-dessus d'une piscine. Grâce à la lévitation, je peux atterrir sur le bord. Kerz nage vers la berge, et on voit une grille se soulever et deux alligators arriver. Je tire dessus à l'arbalète et j'entends un bruit métallique. Kerz utilise sa baguette et l'un d'eux coule. Il l'utilise à nouveau et des mouettes chient dessus. Troisième essai avant d'arriver au bord et une meute de sanglier apparaît dans mon dos et fonce sur l'alligator.
- Ensuite on a découvert une statue de nain, continua Kerzélane, Aspirîn a appuyé sur un bouton et une ouverture est apparue. Il est descendu en lévitation, à découvert deux statuettes puis enfin un trésor. Comme il trouvait ça louche, il est remonté et nous avons bougé les statues avec une perche. A la deuxième, la perche a été sectionnée et le trésor s'est évanoui. Plus loin, il y avait un vaste damier de quatre mètres de long sur six de coté. Nous l'avons franchi en lévitation. Puis Aspirîn a trouvé un passage dans le mur derrière une statue, s'est assis sur le siège et vous connaissez la suite ! Et vous ?

Adrénalîn et Ularyk racontèrent à leur tour leurs dernières péripéties.

Les deux nains retournèrent dans la grande salle. Adrénalîn s'allongea en tenant le coffre à bout de bras. Aspirîn balança un grand coup de marteau de guerre dedans, ce qui en défonça le haut. A l'intérieur, ils trouvèrent une sorte de clef formée d'un tube hexagonal avec des protubérances et une poignée en disque. Ils reproduisirent le même manœuvre avec le coffre dans la salle où avaient atterris Aspirîn et Kerzélane. Cette fois ils trouvèrent une clef avec un tube cylindrique et toujours des protubérances et une poignée en disque.

Par curiosité, Adrénalîn retourna à la piscine et s'aperçut que les alligators avaient disparus ! Il enleva à nouveau son armure et plongea pour aller investiguer. A peine fut-il entré dans l'eau que la grille se souleva et les sauriens arrivèrent. Il ressortit de la piscine et rejoignit les autres dans la petite salle, où le groupe se reposa.

Les aventuriers cherchèrent ensuite une issue dans les salles aux quatre statues. Adrénalîn découvrit une encoche derrière le fondement de l'autel de la salle de Kerzélane et Aspirîn. Il appuya dessus et un pan de mur s'ouvrit au fond de la salle, toujours avec le "click, pfuhh" caractéristique.

Derrière ils trouvèrent une grande pièce comprenant une statue de minotaure à chaque coin et une grande porte double au centre du mur opposé. Les statues étaient en fer et elles tenaient une hache. La porte quant à elle était fermée à la fois par une serrure et une barre. Adrénalîn s'approcha d'un minotaure et commença à l'examiner. A peine l'eut-il touché qu'il s'anima.

Dans un grincement métallique, il tenta de frapper le guerrier nain. Ayant constaté que le minotaure se déplaçait difficilement, Adrénalîn tenta de l'amener vers la porte dans l'espoir que la statue finirait par la frapper. Ularyk lança un grappin sur le golem, qui rata alors le nain et planta sa hache dans la porte. A ce moment, les trois autres minotaures s'animèrent à leur tour. Adrénalîn frappa alors son adversaire et celui-ci s'immobilisa.

Kerzélane utilisa encore une fois son étrange baguette, et conjura quatre loups...

S'ensuivit alors une bataille chaotique où les minotaures étaient alternativement figés ou en mouvement selon leur état au moment où ils étaient touchés. Après quelques minutes de combat, les loups furent tués et les compagnons purent figer les statues en les frappant au bon moment.

Malheureusement, dès qu'Aspirîn enleva la barre de la porte, ils se remirent immédiatement en mouvement. La bataille repris et cette fois, le combat ne prit fin que lorsque les golems furent anéantis (les deux nains – particulièrement Adrénalîn - ayant fait la majorité du travail).

Les blessés se soignèrent, puis Ularyk s'attaqua à nouveau à une serrure. Le reste du groupe se réfugia à l'autre bout de la pièce. De là, ils virent Ularyk se raidir soudainement, puis s'écrouler. Ils se précipitèrent et constatèrent qu'il ne respirait plus. Adrénalîn lui fit un "Cure Serious" avec son amulette, mais rien ne se passa.

Les deux nains se mirent alors à frapper à la hache la porte dans le but d'agrandir le trou fait par le minotaure. Une demi-heure plus tard, Ularyk sortit de sa catalepsie. Après trois heures d'un travail de forçat, le passage était fait.

Derrière la porte, un escalier taillé dans la roche, dont ils descendirent les 300 marches. Ils débouchèrent enfin sur une corniche donnant sur un abîme d'une cinquantaine de mètres de large au fond duquel coulait de la lave en fusion. De l'autre coté de ce gouffre, ils aperçurent une autre corniche, et une porte.

Adrénalîn se téléporta sur la corniche d'en face grâce à son scarabée, puis il envoya une corde avec son arbalète, corde sur laquelle Ularyk traversa.

La porte comportait deux haches croisées sur chaque battant, ainsi que des armoiries naines. Au centre des portes se trouvait un cercle avec des protubérances cubiques.

Le cube central s'adaptait parfaitement au trou de la clef plate trouvée dans la pièce à la plate-forme suspendue.

Ularyk apposa donc cette clef et vit que les autres cubes se retrouvaient aux extrémités de la tige en zig-zag qui sortait de cette clé. Il les enfonça donc en suivant l'ordre qu'elle suggérait.

Deux serrures apparurent alors au bas de la porte avec l'habituel “click, pfuhh". Il constata immédiatement que les clefs cylindriques trouvées dans les salles aux statues de nain devaient convenir. Il sortit donc celle en sa possession.

Pendant que le voleur se livrait à ses manipulations, Adrénalin tirait la corde au bout de laquelle lévitait Aspirîn avec Kerzélane dans les bras.

- Hé, je vois quelque chose qui bouge là bas ! s'exclama le magicien, ça ne présage de rien de bon… . Puis il reprit après quelques secondes : Bon sang ! C'est rouge, ça vole et ça arrive très vite vers nous !!!

Adrénalîn accéléra alors le mouvement, pendant qu'Aspirîn préparait la seconde clef. A peine était-il arrivé, qu'Ularyk s'en saisit et ouvrit les portes. Tout le monde se précipita dans l'ouverture alors que le dragon rouge atteignait la corniche, et qu'il crachait des flammes qui entourèrent Adrénalîn, le dernier à entrer. Heureusement, le nain fut protégé en partie par son armure.

Soudain, il se retrouva avec ses compagnons à l'intérieur d'une pièce dans laquelle régnait un silence solennel. A la place de l'entrée se trouvait maintenant un mur.

Ils se trouvaient dans une chambre funéraire. De nombreux bas-reliefs la décoraient, des tapisseries magnifiques ornaient les murs et une tombe somptueuse trônait en son centre. De part et d'autre de la tombe, six statues de nains, magnifiquement sculptées et ré-haussées d'armures et d'armes d'apparat, trois coffres remplis de merveilles de joaillerie, de gemmes fabuleuses et de pièces, une collection d'armes et d'armures d'exception, et une petite bibliothèque garnie de vieux volumes superbement reliés.

Chacun trouvait sujet à s'émerveiller.

Adrénalîn et Aspirîn essayaient des armes qui les faisaient rêver : de grandes épées à dents vibrantes, une hache dont l'inertie semblait comme contrôlée et qui se manipulait aussi aisément qu'une dague, des arbalètes qui se rechargeaient toutes seules, avec des carreaux à tête forante. Mais il y avait à surveiller Ularyk pour éviter qu'il ne se garnisse un peu trop les poches, et Kerzélane qui semblait plongé dans des lectures, sans plus se préoccuper de ses compagnons d'aventure.

De son côté, Ularyk avait découvert dans les coffres des bijoux absolument fascinants, des diadèmes en dentelle de diamant, des boucles d'oreilles où or et diamant se mariaient d'une façon divine bien que naturelle, des gemmes taillées avec un art indescriptible, des anneaux magiques où runes et rubis s'entrelaçaient, ainsi que quelques armes étonnantes : un fouet dont la mouche éjectait des lames acérées au moment où elle claquait, et des dagues de lancer contenant un petit réservoir dont le contenu s'injectait lors de l'impact ... un rêve de voleur !

En son for intérieur, Ularyk ne pouvait s'empêcher d'être un peu agacé par le comportement des deux guerriers qui s'essayaient au maniement d'armes de façon un peu infantile, tout en jetant vers lui de temps en temps des regards soupçonneux, et par l'attitude de Kerzelane, prostré dans un coin à feuilleter des vieux livres poussiéreux. Comme s'il n'avait pas autre chose à faire en un tel endroit !

Du coin de l'œil, Adrénalîn cru voir Ularyk glisser quelque chose dans sa poche. Il s'approcha de lui puis lui dit :

- Eh Rubis ! Qu'est-ce que tu viens de mettre dans ta poche ?
- Moi ? Rien du tout !
- Pourtant je suis sûr de t'avoir vu y glisser quelque chose que tu as pris sur cette statue ...
- Quoi ? Mais qu'est-ce qui te prend ? Je n'ai sûrement pas fait ça ! Je sais très bien le respect que le peuple nain a pour Brytsäkker et je n'oserai pas faire une chose pareille… Tiens, fouilles moi, tu verras bien que je dis la vérité.

Adrénalîn suivit sa proposition et découvrit dans la poche du voleur une gemme de facture naine, qui semblait avoir été arrachée avec une dague. Il montra sa trouvaille à Ularyk, qui prit un air ahuri, et lui dit :

- Et ça, qu'est-ce que c'est ?
- Alors là, vraiment je ne comprends pas… Je te donne ma parole de professionnel que je n'ai jamais piqué de gemme ici ! Et je ne comprends pas comment elle a pu arriver dans ma poche ! Tu me crois dit ?
- Bah,…, oui. En plus je commence à bien te connaître depuis le temps et ça m'étonnerait que tu aies fait ça...

C'est le moment que Kerzélane choisit pour exploser. Cela faisait déjà pas mal de temps qu'il supportait tout ce remue-ménage, alors qu'il avait particulièrement besoin de concentration. La petite bibliothèque sur laquelle il avait mis la main contenait de véritables merveilles : des traités d'élémentalisme dont le début de lecture lui ouvrait déjà de nouveaux horizons, et de vieux parchemins dont il réalisait qu'ils pourraient décupler la puissance de sa magie. L'état de ces documents était tel qu'il n'était pas envisageable de les transporter et il fallait à tout prix qu'il les étudie sur place. Mais cela était impossible si on ne lui laissait pas un minimum de calme.

- Alors vous tous, vous allez bien m'écouter, se mit à crier Kerzélane, vous allez vous taire, faire un peu de silence, parce que ce que j'ai entre les mains est extrêmement précieux, qu'il n'est pas possible de le transporter, que j'ai besoin de travailler dessus tranquillement et que ce n'est pas possible avec tout le bruit que vous faites...
- Du calme, Kerzélane, lui répondit Aspirîn, avant d'être interrompu
- Je suis très calme, j'ai simplement besoin de pouvoir travailler, et vous m'empêchez de le faire, avec vos disputes de gamins, reprit le magicien.

En fait, la seule façon de pouvoir disposer de ce calme était de neutraliser Ularyk et les deux guerriers pendant quelques temps, les faire dormir pour pouvoir travailler tranquillement sur ces documents.

Kerzélane commença à incanter un sort. Avant qu'il n'ait le temps d'en terminer, Aspirîn était sur lui, l'empêchant d'aller plus loin.

Un déclic se fit dans la tête d'Ularyk.

- Ecoutez-moi ! Entre l'histoire de la gemme qu'Adrénalîn a retrouvée sur moi tout à l'heure et ce qui vient de se produire, il me semble qu'il y a quelque chose de pas normal dans nos comportements … quelque chose nous influence, et il faut garder les idées claires pour ne pas nous laisser faire", dit Ularyk.
- Tu as raison. Je crois que l'on tente de nous monter les uns contre les autres, poursuivit Adrénalîn.
- Effectivement…Je me demande si nous ne sommes pas victimes d'une illusion ?, conclut Kerzélane.

A peine cette pensée avait-elle effleurée les compagnons, que leur vision de la salle changea. Ils se trouvaient dans une pièce aux murs bruts, avec un gisant en son centre et derrière lui un petit autel. Sur ce dernier était posé un tube qui ressemblait à la base du sceptre de Belkahem.

Aspirîn s'en saisit et un "click" se fit entendre. A ce moment, la tombe s'enfonça dans le sol, ainsi que l'autel.

- J'aime pas ça ! Oh que j'aime pas ça ! , déclara Ularyk. Puis il repris en indiquant le haut de la pièce : Et j'aime pas ça du tout !!.

En effet, le plafond commençait à descendre. Poussé par une intuition ou aidé par son empathie avec la pierre, Adrénalîn sentit qu'il y avait un passage derrière le mur du fond de la pièce. Il se concentra pour créer un passage dans la roche.

Les compagnons empruntèrent le passage derrière le mur. Celui-ci descendait et se rétrécissait au fur et à mesure. Au bout d'un moment, ils progressèrent accroupis, puis à quatre pattes. A un moment, Adrénalîn, qui était en tête, mis une main sur une petite dalle qui déclencha un mécanisme.

De l'eau commença à leur tomber dessus. Le groupe essaya d'avancer plus vite, mais il arriva finalement à un cul-de-sac. Les minutes passaient et le niveau de l'eau montait toujours.

- Adrénalîn, fais quelque chose ! Ouvres un passage dans le mur ! , s'écria Ularyk.
- D'accord… répondit le nain, dis moi juste où je dois le faire…
- Euh ??…
- Bah, de toutes façons, je ne peux plus générer de Passwall aujourd'hui, donc la question est réglée !

L'eau arriva bientôt au niveau du visage des compagnons et ils commençaient à se demander si leurs aventures n'allaient pas se terminer ainsi. Alors que le niveau de l'eau allait atteindre le plafond, Adrénalîn, qui n'avait pas cédé au désespoir et qui continuait à chercher une issue, trouva le déclencheur d'un mécanisme qui ouvrit un passage dans le mur.

Toute l'eau accumulée se vida. Ils purent enfin s'approcher de l'issue de ce conduit. Juste sous l'ouverture se trouvait une petite corniche donnant sur un gouffre de quarante mètres de large et une centaine de profondeur, au fond duquel coulait de l'eau.

Sur la paroi en face se trouvait une porte, sans corniche. Adrénalîn poussa Aspirîn en lévitation avec Ularyk dans les bras vers celle-ci. Le voleur essaya d'en crocheter la serrure et …

La porte dégringola, Aspirîn et Ularyk tombèrent (la magie des bottes du nain ne fonctionnait plus) et Kerzélane et Adrénalîn chutèrent (la petite corniche s'effaça dans le mur)... De surcroît, le Feather Fall d'Adrénalîn ne fonctionnait pas et il eut tout juste le temps d'ôter son armure. Tout le monde atterrit donc violemment dans l'eau, qui s'avéra être très chaude.

Au bout d'un moment le niveau de l'eau commença à baisser et un tourbillon se forma sur un coté du gouffre. Les compagnons finirent par être emportés par le courant. Après avoir été ballotté dans de longues galeries souterraines, ils finirent par en être éjectés, pour retomber dans un bassin au fond d'une sorte de puits étroit.

Pendant de longues minutes, il ne se passa plus rien. En levant la tête, ils pouvaient apercevoir un petit point lumineux, comme si ce puits était ouvert...

Après ces instants de répit et d'angoisse, le niveau de l'eau se mit à monter lentement, puis accéléra pour atteindre une vitesse vertigineuse. Finalement, ils furent éjectés par Geysir, le grand geyser, au milieu des fontaines du palais royal de Londrina.

Le groupe sortit du bassin et chacun commença à soigner ses blessures. Des gardes royaux arrivaient déjà pour faire face à cette menace potentielle. Après de rapides explications, les aventuriers furent raccompagnés jusqu'à l'auberge du Troll Peureux.

Ils se reposèrent d'abord, puis examinèrent le tube trouvé dans la tombe de Brytsäkker. Ils découvrirent, un peu dépités, que bien que ressemblant à une partie du sceptre, il s'agissait d'un tube ordinaire. Ularyk constata que l'on pouvait l'ouvrir et à l'intérieur ils trouvèrent un parchemin sur lequel était écrit :

Un vent nauséabond,
L'arme d'un Nain,
Deux aigles non éclos,
L'instrument du hasard.

De là, par-dessus la forêt,
Entre Bonheur et Nouveau Bonheur,
Précisément, je me réfléchirai,
Et à la mer, je m'abandonnerai.

Le message n'était pas d'une grande limpidité, et tous convirent qu'ils n'y comprenaient pas grand chose, pour l'instant.

Dans l'après-midi, ils descendirent dans la salle principale. Fislùdar de Belfis (1) et son frère Adinar (2), Secretin, ainsi qu'un grand nombre de Rùwolfs et de nains les attendaient. Ils durent conter leurs exploits encore et encore, pendant que se succédaient les tournées générales, ce qui les emmena tard dans la nuit.

Le lendemain matin, tout le monde se retrouva dans la salle principale pour le petit-déjeuner. Adrénalîn et Aspirîn semblaient en forme, tandis que les deux humains avaient l'air plutôt épuisés après la soirée précédente. Fislùdar entra alors qu'ils terminaient leur repas.

- Salut Adrénalîn ! Salut Aspirîn ! Bonjour Messieurs ! lança-t-il, Lorsque vous serez prêts, j'aimerai que vous m'accompagnez : nous avons une petite surprise pour vous…

Lorsque le groupe sortit, l'elfe leur demanda de le suivre jusqu'à l'esplanade d'entraînement de la 3ème armée. Un peloton de Rùwolfs formait une haie d'honneur qu'empruntèrent les aventuriers pour arriver au centre de la place. Là, se tenaient Adinar, Tomas Laforge (3) et Secretin, ce dernier tenant une boîte à deux mains.

Secretin demanda aux aventuriers de bien vouloir s'aligner, puis il s'approcha d'Adrénalîn accompagné de Fislùdar, auquel il remit un objet sortit de la boîte.

- Adrénalîn Steinriesin, sur ordre de la princesse Osturïm, j'ai la joie de te nommer Chevalier de l'Ordre du Grand Aigle. dit l'elfe, qui continua d'une voie forte : Hail Rùhwölfs !!
- HAIL RUHWOLFS !! reprit la foule qui commençait à envahir l'esplanade.

Il accrocha alors une broche argentée en forme d'aigle au gilet d'Adrénalîn, avant de lui servir l'accolade.

Puis les deux s'approchèrent d'Aspirîn et une cérémonie identique eut lieu. Ce fut ensuite au tour d'Adinar d'accompagner Secretin vers Kerzélane.

- Kerzélane, j'ai l'honneur de te faire membre d'honneur des Rùhwölfs. déclara l'elfe, avant de continuer par : Hail Rùhwölfs !!

Le cri fut à nouveau repris par la foule. Adinar passa un ruban rouge au bout duquel pendait une médaille avec les armes de Londrina au cou du mage, puis il lui serra la main.

Puis Tomas et Secretin s'approchèrent d'Ularyk et une cérémonie identique eut lieu.

On demanda alors au petit groupe de monter dans un chariot tiré par des chevaux. Puis ils eurent droit à une tournée d'honneur dans le quartier Rùhwölf, accompagné par des "HOURRA !! " et autres "RUHWOLFS !! ".

De retour à l'auberge, un message attendait les quatre compagnons, leur demandant de passer voir Durwaith. Fislùdar, Adinar, Tomas et Secretin les rejoignirent dans la petite salle où ils étaient réunis. Ce dernier, qui tenait une caisse dans les bras, déclara :

- Vous n'allez pas nous quitter tout de suite ? Il faut d'abord conclure dignement la cérémonie.

Il commença alors à sortir des bouteilles de pétrifiant de la caisse et à les poser sur la table. Adrénalîn saisit une bouteille et lut l'étiquette.

- Mazette, de la Cuvée Royale ! s'exclama-t-il. Nous sommes gâtés… (4)

Ularyk, dont le teint avait viré au vert pâle à la vue des bouteilles, s'empressa de dire :

- Hum, cette fois ce sera sans moi les gars…
- T'inquiètes : c'est de la cuvée Royale. Avec ça, tu ne risques rien !, lui répondit Aspirîn.
- C'est ça ! Je me suis déjà fait avoir une fois… J'arrête les frais !

Tout le monde, excepté le voleur qui avait préféré commander un verre de vin, commença donc à boire du pétrifiant. Ularyk regarda boire le mage et les elfes avec un sourire entendu, qui se figea lorsqu'ils commencèrent à pousser des exclamations d'appréciation, pour enfin se transformer en une expression vexée lorsqu'ils terminèrent leur chope avec un soupir de contentement.

- Tu es sur de ne pas en vouloir une chope ? linsista Aspirîn.
- Non, non… Je suis servi ! répliqua Ularyk en essayant (sans succès) de prendre un air détaché.

Le voyage jusqu'à Piras prit douze jours et se passa sans encombre. Restait le problème du message sibyllin récupéré dans le faux sceptre. Durant le voyage, Adrénalîn avait trouvé quelques indices :

- Un vent nauséabond est un pet, soit la lettre P. L'arme d'un nain est une hache, soit la lettre H . Deux aigles non éclos sont deux œufs, soit deux E. Et l'instrument du hasard est un dé, donc D. Ce qui nous donne PHEED.
- Pfuhh, eh bien dis-moi, ça te réussit, les visites de tombes naines ! avait ironisé Ularyk…
- Pheed, c'est une ville de la côte Ouest, je crois, avait ajouté Aspirîn.
- Exact, en Azurie, avait précisé Kerzélane.

Mais faute de carte, ils n'avaient pas pu aller plus loin dans la recherche de la réponse à cette énigme. Une fois arrivés à Piras, avec une carte sous les yeux, ce fut à nouveau Adrénalîn qui trouva la solution :

- C'est simple ! s'exclama-t-il, Voici la ville de Pheed. Ensuite, Bonheur et Nouveau Bonheur se disent trim et antrim en langue du Premier Age ; ce sont à nouveau deux villes. Maintenant, si on prend la carte que l'on tire un trait entre Trim et Antrim et que l'on fait une réflexion de Pheed par rapport au milieu de ce trait on se jette bien dans la mer, en ce point là ! conclut-il en montrant sur un plan une zone située entre Cashel et Antrim, en pays elfe.
- ... [Ularyk]
- ... [Aspirîn]
- ... [Kerzélane]
- C'est donc là que l'on doit aller maintenant, enfin, après être passé voir Dûrwaith, conclut Adrénalîn, devant les bouches bées qui le contemplaient.


(1) : Fislùdar de Belfis est un Elfe guerrier ; il commande la 2ème Feuerkorp des Rùhwölfs composée de guerriers. Son second est le capitaine Adrénalîn.

(2) : Adinar de Belfis est le frêre cadet de Fislùdar; c'est un mage et il commande la 4ème Feuerkorp des Rùhwölfs composée de magiciens.

(3) : Tomas Laforge est un ranger humain. Il commande la 1ère Feuerkorp des Rùhwölfs (les éclaireurs) composée de rangers et de quelques spécialistes (voleurs, espions,…).

(4) : La Cuvée Royale est bien entendue préparée en priorité pour les membres de la famille royale de Londrina. Ce qui fait sa particularité est l'utilisation d'eau du Reazhäre en lieu et place d'eau de source standard, ainsi que d'ingrédients de la meilleure qualité possible. C'est pourquoi le pétrifiant qui en résulte possède un goût beaucoup plus parfumé et est beaucoup moins agressif. Il faut cependant noter que cela ne suffit pas à rendre possible pour n'importe qui d'en boire sept de suite (selon l'adage nain : 7 pétrifiants tu tiens, fort nain tu deviens)…


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