Les légendes de Treskians - Chapitre premier

Ce livre a pu être écrit grâce aux manuscrits laissés par le grand Magicien Neskren, dont les recherches sur les origines du monde sont les plus poussées.

Ces notes furent reprises dix mille ans plus tard par Ivarnik le preux, et consignées d'une manière plus ordonnée dans Le livre des Magiciens, ouvrage à présent introuvable, mais dont un obscur écrivain du quatrième age fit une traduction très approximative. Cette dernière version sert de base au présent ouvrage.

Quelques invraisemblances, erreurs ou omissions ont pu être corrigées grâce à d'autres manuscrits mineurs.

Au commencement des temps, nul ne sait réellement ce qu'il y avait, mais y a-t-il seulement eu un commencement ? ...

Toujours est-il qu'un jour ou une nuit les premiers embryons de vie se formèrent.

Tout ce que nous connaissons est parti de là.

Peu à peu, ces embryons se sont améliorés et diversifiés, créant tous les êtres vivants connus ou inconnus.

Ces affirmations ne sont pas dues à un soit-disant don de double vue que certains de mes confrères prétendent posséder, mais au pouvoir de la Pierre de Vision, qui a appartenue au très sage Kared.

Revenons à ces êtres qui furent nos ancêtres...

Ils donnerent naissance à des monstres (dont nos Dragons sont une bien piètre caricature) mais leur taille et le climat les vouèrent à une disparition certaine, ce qui est heureux pour nous, pauvres humains rachitiques.

Ces conditions climatiques privilégierent les animaux à sang chaud, tels les singes qui, lentement, évoluèrent vers une créature ressemblant à l'homme actuel.

Mais ce ne fut pas la seule race qui émergea de la masse des animaux. Vinrent aussi les Ogarks, race aujourd'hui disparue, et dont les descendants sont les Orcs, les Bearorcs, les Nains, les Hobbits et les Elfes. Si à la vue d'un Bearorc, on se doute qu'il y a une parenté avec l'Orc, il est, en revanche, très difficile d'associer les Elfes aux autres races ...

Pourtant, si le temps a séparé les Elfes des Bearorcs, ils sont restés alliés depuis la naissance du monde, ce qui ne fut pas le cas des autres races.

Les Ogarks, au cours du temps, s'étaient différenciés en plusieurs ethnies, essentiellement sur des criteres d'affinités, pour la forêt et les grands espaces pour certains (les ancêtres des Elfes), alors que les aieux des Nains préférèrent rester dans les souterrains. Les gouts de solitude des futurs Hobbitc, les amenèrent à se séparer des autres pour vivre dans des parties reculées du monde, à l'abri des regards et des remarques désobligeantes sur leur taille.

Les raisons qui ont amené ces séparations ont très largement modifié la morphologie de chacune des races issues des Ogarks. Les Elfes sont restés très semblables à ce qu'étaient les Ogarks des temps anciens, mais bâtis moins en puissance, ils sont plus aptes à la vie dans les forêts. Les Nains qui choisirent les galeries comme domaine, ont gardé la puissance physique des ogarks, et leur taille a diminue car sous terre la place est comptee. Les Hobbits, quoi qu'on puisse en dire, sont certainement les plus singuliers des descendants des Ogarks. Ils vivent sous terre comme les nains, dans la forêt comme les elfes, ont une organisation sociale comparable à celle des hommes, et pourtant, ils sont differents. lls n aiment que la compagnie des leurs, et encore pas de tous, ils sont d'une discrétion proverbiale. Mais ce sont des guerriers redoutables malgré leur petite taille.

Ces séparations ne se firent pas du jour au lendemain. Certains commencerent à s'éloigner de leurs semblables et à former des communautés ailleurs, puis au fil des siècles s'aperçurent qu ils n'avaient plus rien en commun avec les autres Ogarks.

Le grand artisan de ces séparations fut le Prince-Démon Sreika qui, ayant soumis sans difficulté les barbares qu'étaient les hommes à l'époque s'intéressa rapidement aux Ogarks qui étaient beaucoup plus civilisés.

Se présentant comme un envoyé des dieux, il s'infiltra dans la communauté des Ogarks. Mais, à peine commença-t-il à manifester des désirs de pouvoir, que ceux qui donnèrent naissance aux Elfes lui firent savoir qu'ils ne l'accepteraient jamais comme maître et partirent du royaume des Ogarks.

Ceux qui restèrent, malgre les conseils des dissidents, ne tarderent pas a voir l'étendue de leur bêtise. Sreika se révéla vite etre une main de fer dans un gant d'acier ...

Il créa l'ignoble chose connue sous le nom d'Orc, à partir des Ogarks de taille movenne, qui etaient restés sous sa coupe. Après deux siecles, pendant lesquels nul ne put ni entrer ni sortir de son royaume, Sreika lança ses troupes à l'attaque du proche rovaume elfique, qui grace à une aide bien tardive des Nains, put contenir les Orcs et les refouler vers la foret des Hobbits. Ces derniers taillèrent en pièce ce qu'il restait de l'armée.

Hélas, et c'étaient les calculs de Sreika, les Elfes n'apprécièrent pas la lenteur qu'avaient manifestée les Nains à réagir à leur appel, et leur cherchèrent querelle sur ce sujet, furieux qu'ils etaient d'avoir perdu tant de soldats par la faute de ces "casseurs de cailloux". La grande scission entre les Elfes et les Nains venait de prendre naissance.

Pendant ce temps, le Prince-Démon ne rêvait pas. Il utilisa les prisonniers Elfes et les quelques humains qu'il avait à sa disposition, pour creer une nouvelle race de guerriers d'élite plus aptes que les Orcs à combattre les Elfes. Ainsi naquirent les Bearorcs, les meilleurs guerržers que le monde ait portés, du mélange contre-nature d'Orc, d'Elfe, d'humain et d'ours.

Les Bearorcs ressemblent à de gigantesques Orcs, généralement 2 mètres 30 à 2 mètres 60 de haut, avec un bras gauche remplacé par une patte d'ours. Sur ce bras, ils portent une sorte de manche en acier très épais, qui leur sert de bouclier lors des combats.

Sreika leur inventa une arme terrifiante, qui s'apparentait à une masse par certains cotés et à un fleau d'arme par d'autres, en etant plus dangereux que toute autre arme non magique. Cette arme à elle seule mérite que l'on s'attarde sur elle. Elle avait l'apparence d'une banale masse d'arme, avec deux boutons sur son manche. Un de ces boutons servait à lacher la boule d'acier herissée de piquants, l'autre à la ramener dans sa position originelle. Un Guerrier bien bâti pouvait, avec un bon entrainement, tuer quasiment n'importe qui dans un rayon de 20 mètres.

Arriva le temps du combat entre lec Elfes et les Bearorcs. Au sud du royaune elfique surgirent des hordes d'Orcs, qui deferlerent sur les armées elfes. Les Nains étaient quant à eux occupes à nettoyer leurs villes souterraines, qu'une petite invasion d'Orcs avait saccagées pour créer une diversion.

La bataille tourna rapidement à l'avantage des Elfes. Ils pourchasserent les survivants du massacre dans une sorte de cirque formé de collines et se trouverent pris entre l'armée Orc renforcee de nouvelles troupes qui s'appretaient a descendre dee collines et une imposante armée de Bearorcs.

Derrière ces derniers, se trouvait Sreika, qui leur donna l'ordre d'attaquer. L'armée avança, les Elfes se précipitèrent sur eux, les boules d'acier luisantes dans le soleil couchant partirent, en sifflant, dans l'air du soir. L'armée elfique s'arrêta dans un cri devant une telle attaque, lorsque les boules semblèrent s'immobiliser et repartirent dans la direction opposée sans blesser personne. Le rire démoniaque de Sreika s'étrangla dans sa gorge et devint un cri de rage. Avant qu'il ait pu lancer un seul sort contre son armée, cinq mille boules d'acler hérissées de pointes lui firent regretter d'avoir mélange une partie de l'intelligence des Elfes a celle des autres races. Les Bearorcs avaient reconnu dans les Elfes leurs frères de sang.

Les Orcs, médusés par ce spectacle, ne purent que voir arriver leur mort sous la forme d'une armée composée d'Elfes et de Bearorcs. En deux heures, il ne restait plus trace d'un Orc.

Suite a ces guerres, la tranquilité rèqna pendant environ 10.000 ans.

Les Elfes consacrèrent leur vie à la nature et à tout ce qui est beau, les Hobbits fumèrent maintes pipes et dégusterent moulte festins, le royaume sous terre des Nains s'agrandit demesurément et les quelques survivants des Orcs évitaient toutes les regions habitées,pour se contenter de rapines dans des regions eloignées des grands royaumes des anciens Ogarks.

Les hommes retournèrent à leurs champs de blé ou de bataille, suivant leurs tempéraments. C'est pourtant d'eux que vint le grand tournant de l'histoire du monde.

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Un pâle soleil d'hiver luisait dans le ciel cotonneux. Les paysans s'affairaient autour de la charrue et des boeufs, pour labourer une partie de la prairie. La respiration des hommes et des betes faisait de petits nuages blancs que la brise froide dissipait rapidement.

Un éclair aveuglant traversa le ciel, dans un bruit de fin du monde.

Tous se jetèrent à terre, alors que les boeufs aveuglés et rendus fou par le bruit cassaient leurs attelages et s'enfuyaient dans la plaine.

Abrutis, les paysans se relevèrent et tentérent de savoir d'où etait venu ce bruit. En scrutant l'horizon, ils virent que, de la forêt au nord de leur village, s'élevait une colonne de fumée noire.

lls se dépêchèrent de retourner aupres de leur chef pour lui raconter ce qu ils avaient vu.

Lorsqu'ils entrèrent dans le villase, ils virent un spectacle de désolation car les animaux effrayes par le bruit avaient défoncé leurs enclos et semé la panique parmi les habitants. On releva plusieurs blesses et les morts furent une dizaine.

Alors que des paysans s'affairaient à remettre en ordre les huttes et les enclos, une partie des chasseurs et des guerriers etait partis à la recherche des animaux échappés.

Entendant les cris des animaux, les paysans levèrent la tète et eurent la surprise de voir des hommes aux habits argentés et à la peau quasiment blanche qui menaient les bêtes, à présent calmes, devant eux.

Reprenant leurs esprits, ils demandèrent a ces etranges personnages comment ils avaient fait pour arriver si vite et sans que personne ne s'en aperçoive. La seule réponse qu'ils obtinrent fut un sourire aimable de celui qui semblait être leur chef.

Les chasseurs revinrent sur ces entrefaits. La raison de leur retour leur paraissait obscure et ils ne purent exprimer clairement ee qu'ils avaient fait pendant la courte durée de leur absence. De plus la presence des étrangers ne sembla pas les surprendre au premier abord. Puis, comme s'ils paraissaient enfin prendre conscience de la situation ils tournèrent leurs armes vers les hommes gris.

Un de ces derniers fit un pas en avant et se mit à parler dans la langue des villageois.

Nous ne vous voulons aucun mal. Nous sommes des amis et si nous vous avons causé du tort par notre arrivée, comment dire ... mouvementée, nous en sommes desolés et nous sommes prêts à réparer tous les dommages que l'explosion et la lumière ont pu créer directement ou indirectement. Nous vous devons des explications sur cette arrivée en fanfare.

Nous venons d'un lieu, pour ne pas dire une planète, bien que ce n'en soit pas une, que vous ne pourriez imaginer qu'avec difficulté. Elle n'est pas constituée de matière, mais d'énergie que vous pourriez assimiler à une énorme quantité de reves coagulés et qui formait un tout coherent. Sur cette planete nous avons vecu heureux de nos rêves pendant un temps qui, à votre échelle, est de l'ordre d'un million d'années.

Hélas, toutes les bonnes choses ayant une fin, nos savants ont vus arriver de l'autre bout de l'univers l'exacte antithèse de notre monde, peuplée de cauchemards, de hantise et de malignité.

La rencontre était inevitable. Le seul moyen d'échapper à notre destin etait de fuir notre monde. Mais, pour pouvoir survivre, il nous fallait prendre une forme tangible et choisir une vraie planète, si tant est qu'il en existe.

Nous avons assisté à la fin de notre monde il y a, pour vous, 20.000 ans de cela. Nous avons commencé a dériver dans le cosmos à la recherche d'un hâvre de paix.

En passant près de votre monde, nous avons cru retrouver le berceau de nos rêves et nous avons décidé de nous materialiser ici.

Nous n'avions pas prévu les consequences de notre changement d'état, car se produisirent une forte explosion et une lumiere aveuglante. La forêt a un peu brulé, mais l'incendie a été rapidement maitrisé.

Nous nous sommes alors diriges vers votre village pour nous excuser et reparer nos erreurs.

Nous vous avons tout dit de nous.

Le plus surprenant de tout ceci, est que les villageois pour qui culture et agriculture étaient la meme chose semblaient avoir compris ce discours ou du moins étaient-ils tellement subjugués qu'ils ne donnèrent aucun signe de trouble.

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